P.C.S. (ex C.S.P.)

Pierre CÉLIER, professeur en CPGE-ECT à Nice
Document mis à jour le 09/05/2014

.

L’ambiguïté de ce concept vient du fait que certains auteurs et manuels continuent à faire référence à la notion de « C.S.P. », alors que celle-ci a normalement été remplacée par la notion de « P.C.S. » depuis 1982.

Les « Professions et Catégories Socioprofessionnelles » (P.C.S.) servent de base à la nomenclature statistique type, actuellement utilisée en France pour classer les individus selon leur métier, notamment à l’occasion des recensements.
Cette classification a été élaborée par l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) à l’occasion du recensement de 1982 et elle a remplacé la précédente nomenclature en « Catégories SocioProfessionnelles » (C.S.P.) qui avait été établie en 1954 par Jean Porte (agent de l’INSEE).
L’architecture d’ensemble de la nouvelle nomenclature reste proche de sa version initiale, mais en diffère sensiblement sur le contenu.
Il est à noter que la nomenclature des P.C.S. 1982 a elle-même fait l’objet d’une légère révision en 2003 (modification de son dernier niveau uniquement).

PCS-CSP

La nouvelle nomenclature en P.C.S. compte plusieurs niveaux possibles, suivant le degré de détail souhaité :

  • au niveau détaillé, elle comporte 486 professions (P.), une « profession » étant définie comme le métier exercé par une personne, c’est-à-dire ce qu’elle fait à son poste de travail et sa situation sociale définie en fonction de son statut (indépendant vs salarié), de sa position hiérarchique (grade) et de la nature de son employeur (privé ou public).
  • au niveau intermédiaire ces 486 professions sont regroupées en 31 catégories socioprofessionnelles (C.S.)
  • au niveau agrégé, les 31 catégories socioprofessionnelles sont regroupées en 8 groupes socioprofessionnels (G.S.) dont 6 pour les actifs, 1 pour les retraités et 1 pour les autres inactifs et les chômeurs n’ayant jamais travaillé (les chômeurs ayant déjà occupé un emploi sont classés dans la catégorie correspondant à leur dernière profession).

Ainsi, par exemple, un « aide comptable » fait partie de la profession n° 543A (« Employés des services comptables ou financiers ») qui appartient à la catégorie socioprofessionnelle n° 54 (« Employés administratifs d’entreprise ») qui s’inscrit dans le groupe socioprofessionnel n° 5 (« Employés »).

La structure actuelle de la nomenclature en P.C.S. ne repose pas sur une logique simple. Elle est l’aboutissement d’une longue évolution et vise à synthétiser les différentes dimensions du statut professionnel comme le métier, la classe sociale d’appartenance, la qualification, le niveau d’aptitude, le statut ou le comportement social.
À ce titre, lorsque l’on utilise les P.C.S. comme variable de segmentation il convient d’être vigilant. Autant ces derniers peuvent être utiles pour définir des segments homogènes en termes de niveau de formation, d’occupation professionnelle ou de statut social, autant ils sont moins appropriés pour définir des segments homogènes en termes de revenu, compte tenu de la forte disparité salariale pouvant exister au sein d’une P.C.S. donnée (ainsi que le montre le tableau croisé ci-dessous). Dans cette perspective, il est préférable d’utiliser comme variable de segmentation la typologie en « classe de revenu » proposée par T.N.S. (4 catégories de revenu, classé de A pour « aisé » à D pour « modeste »).

PCS-Revenu

La persistance de l’utilisation du concept de C.S.P. s’explique probablement par la force de l’habitude (cette notion a été utilisée pendant près de 30 ans) et par le fait que la nomenclature statistique de l’INSEE n’a aucune valeur contraignante. Toutefois, il semble logique de s’astreindre à utiliser, désormais, la nouvelle terminologie et nomenclature de l’INSEE en termes de P.C.S.
.

>>> Retour au sommaire des concepts ambigus