LES « LOIS » DES T.I.C.

 (Pierre Célier, Revue du CPA-EG, ENSET de Mohammedia, nov. 2004)

Ci-dessous une brève présentation de quelques unes des « lois »  souvent évoquées en économie-gestion et relatives aux Technologies de l’Information et de la Communication (T.I.C.) :

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LA LOI DE MOORE :
« Le nombre de transistors par circuit de même taille double à prix constants tous les dix-huit mois »

Cofondateur de la société Intel, Gordon Moore avait affirmé, dès 1965, que « le nombre de transistors par circuit de même taille allait doubler, à prix constants, tous les ans ».
Un de ses amis, le professeur Carver Mead de Cal Tech, a baptisé ce postulat « loi de Moore ».
En 1975, Gordon Moore actualisa cette affirmation, en portant à dix-huit mois le rythme de ce doublement. Il en déduisit que la puissance des ordinateurs allait croître de manière exponentielle et ce pour des années. Sa loi, fondée sur un constat empirique, a été vérifiée jusqu’à aujourd’hui.

Concrètement, cela signifie qu’un ordinateur acheté aujourd’hui est cinq fois moins cher, dix fois moins lourd, cent fois plus puissant et beaucoup plus ergonomique que celui acheté quelques années auparavant… Mais les corollaires de cette loi sont que :
- cet ordinateur est déjà obsolète le jour où on le sort de son emballage !
- la puissance de cet ordinateur permet d’y ajouter un nombre croissant de fonctionnalités, qui multiplient les probabilités de « bugs ».

Notons, toutefois, qu’en 1997, G. Moore a nuancé sa loi, déclarant que la croissance des performances des puces se heurterait, aux environs de 2017, à une limite physique : celle de la taille des atomes. Sachant que, d’ici là, nos ordinateurs devraient être environ 1 500 fois plus puissants qu’aujourd’hui.
Cette analyse semble confirmée par les déclarations de Paolo Gargini (Directeur de la stratégie technologique chez Intel) qui estimait en 2004 que la limite physique de la miniaturisation des transistors devrait être atteinte vers 2018 pour des raisons à la fois de « tunneling » (sur un transistor de 5 nanomètres, l’entrée et la sortie du transistor sont tellement proches que la charge électrique risque de traverser le composant même s’il n’est pas sollicité) et thermiques (plus la cadence d’un processeur augmente, plus son cœur chauffe, ce qui explique l’apparition des architecture « multi-cœurs » visant à mieux répartir l’échauffement sur la surface de la puce).
Toutefois, les laboratoires de R&D travaillent activement sur de nouveaux matériaux susceptibles de remplacer le classique silicium, ce qui pourrait encore retarder l’échéance prévue de la fin de la loi Moore (régulièrement annoncée… et, tout aussi régulièrement, reportée dans le temps).

>>> POUR APPROFONDIR :
- « La loi de Moore » (article Wikipédia)
- « Historique de a loi de Moore » (G. E. Villemin)
- « Microprocesseurs : la loi de Moore ne sera plus valide en 2020 » (zdnet.fr)

- « Gordon Moore encore tout étonné par la précision de sa loi de Moore » (L’Usine digitale)
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LA LOI DE METCALFE :
« L’utilité d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ceux qui l’utilisent »

Robert Metcalfe est l’un des inventeurs de la norme technique qui donna naissance au réseau internet.
Son affirmation selon laquelle la valeur d’un réseau croît de manière exponentielle en fonction du nombre de ses utilisateurs, a servi d’argument à de nombreuses start-up, dotées d’un peu de trafic pour séduire de nouveaux partenaires financiers.

Si les investisseurs potentiels, échaudés par l’éclatement de la bulle spéculative internet à la fin des années 1990, sont désormais plus difficiles à convaincre du degré de pertinence de cette « loi », son utilisation peut être étendue à de nombreux autres domaines.
Ainsi, tout responsable de la communication confirmera que la « capacité de nuisance d’un groupe de pression croît exponentiellement avec la taille de son réseau d’influence » !

>>> POUR APPROFONDIR :
- « La loi de Metcalfe » (article Wikipédia)

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LE PARADOXE DE SOLOW :
« On voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité »

C’est en 1987, Robert Solow, Américain et prix Nobel d’économie, a énoncé son fameux paradoxe, selon lequel « l’informatique est partout, sauf dans les statistiques de productivité ».
En d’autres termes, le progrès technique apporté par les nouvelles technologies de l’information et de la communication n’aurait pas autant d’impact sur l’ensemble de l’économie que les précédentes révolutions industrielles qui ont dégagé d’importants gisements de productivité, eux-mêmes à l’origine de longs cycles de croissance (les fameux cycles de Kondratieff).

>>> POUR APPROFONDIR :
- « Le paradoxe de Solow » (article Wikipédia)

– « Le paradoxe de productivité : les changements organisationnels, facteur complémentaire à l’informatisation » (P. Askenazy et C. Gianella, INSEE)
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